Définition de l’armagnac
Chez Madégustationprivée, nous vous proposons de découvrir l’univers de l’Armagnac, sa définition et son histoire. Bienvenue dans l’univers de l’Armagnac, une eau-de-vie emblématique de France originaire de la région de l’Armagnac en Gascogne, au sud-ouest de l’hexagone. Dans cet article, nous vous invitons à explorer ce spiritueux, à travers sa définition et son histoire. Conformément aux exigences de l’AOC, l’Armagnac est une eau-de-vie de vin, présentant un minimum de 40% d’alcool, et subissant un processus de vieillissement en fûts de chêne pour les Armagnacs, tandis que la Blanche Armagnac est conservée dans une cuve inerte, généralement en inox. L’armagnac à une méthode de production qui diffère de son voisin le cognac. Nous verrons la partie production dans un autre article. L’Armagnac se divise en trois zones distinctes : le Bas-Armagnac, la Ténarèze et le Haut-Armagnac, formant un vignoble de 15 000 hectares. Le vieillissement dure au moins un an, et il supporte très bien des vieillissement plus longs, comme par exemple des millésimes ou lors d’assemblage de plusieurs eaux de vies d’âges différentes.
En parcourant la région de l’Armagnac, on découvre un lien exceptionnel entre les sols et les vignes qui façonnent ce spiritueux. Autrefois, cette région faisait partie d’un chenal profond, façonné au fil de millions d’années par les mouvements des Pyrénées et du Massif central, alors que l’océan couvrait le sud-ouest de la France. Les vallées, résultant des courants d’eau, ont progressivement transformé les débris immergés en couches d’argile. Cette part d’histoire géographie se résume à un territoire restreint, couvrant trois départements – le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne – englobant 292 communes. Bien que la plupart des eaux-de-vie sont issues d’une récolte, d’une vinification, d’une distillation et d’un vieillissement sur place, seule la maturation et la finition dans cette aire géographique spécifique sont nécessaires pour obtenir l’appellation Armagnac. Évidemment, l’appellation géographique exige que l’ensemble du processus soit réalisé sur place afin de bénéficier de l’appellation.
Concernant les cépages utilisés dans la production de l’armagnac, il y en a quatre principaux : l’Ugni Blanc, la Folle Blanche, le Colombard et le Baco. Bien sûr il en existe d’autres, pour mieux les découvrir je vous invite à vous référer à l’article “Production de l’Armagnac”.
Traditionnellement, ce sont les distillateurs ambulants qui parcourent les fermes durant l’automne et l’hiver, opérant leurs alambics continus (Colonnes) pour produire ce spiritueux. En fait, plus de deux tiers de la production totale, soit environ 20 000 hectolitres d’alcool pur par an, sont attribués aux vignerons et aux coopératives, le tiers restant provenant des négociants.
Histoire de l’armagnac
L’Armagnac, plus ancienne eau-de-vie de France, nous vous emmenons découvrir l’histoire de ce spiritueux si particulier à travers les méandres du temps et des traditions gasconnes. Son histoire, qui n’est pas complètement tracée avec fiabilité, témoigne de siècles de passion et de savoir-faire. Découvrons ensemble les époques et les événements marquants qui ont forgé et créé ce spiritueux intemporel .
Les premières traces écrites de l’Armagnac remontent à l’an 1310, époque où Maître Vital Dufour, Prieur d’Eauze et de Saint Mont, vantait en latin les 40 vertus de cette « Aygue Ardente » dans son ouvrage intitulé « Pour garder la Santé et rester en bonne forme ». À l’origine, cette mystérieuse potion, presque alchimique, était reconnue pour ses vertus thérapeutiques, ce qui lui valut le nom d’eau qui brûle », ou « aqua ardens ».
Au XVème siècle, entre 1411 et 1441, les preuves de la commercialisation de l’Armagnac émergent. Dès 1461, ce précieux élixir devient un produit courant sur le marché de Saint Sever dans les Landes, signe de son importance croissante. Cependant, à cette époque, l’Armagnac n’était pas destiné à la consommation courante. Au contraire, les Hollandais, en quête de vins pour satisfaire les palais exigeants du Nord de l’Europe, ont contribué à la distillation des vins dans la région de Gascogne. Cette évolution a donné naissance à l’Armagnac tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Au XVIIIème siècle, la guerre d’indépendance des États-Unis a offert de nouvelles opportunités commerciales à l’Armagnac. À partir de la seconde moitié du XIXème siècle, les producteurs et négociants ont pris conscience de l’importance de la qualité et ont entrepris des opérations minutieuses de coupage, de contrôle des vieillissements et de gestion rigoureuse des stocks. Ce souci de l’excellence a conduit à des améliorations notables dans la production de l’Armagnac.
Cependant, la région a également dû faire face à des défis majeurs, tels que l’épidémie de phylloxéra en 1870, qui a dévasté une grande partie des vignobles. Malgré cette épreuve, les producteurs gascons ont persévéré et se sont organisés. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, le fléau du phylloxera frappa durement les vignobles. Heureusement, en 1898, un ampélographe nommé François Baco intervint. Spécialiste des vignes et des cépages du point de vue botanique et œnologique, il sélectionna des variétés de raisins bien plus résistantes, encore utilisées aujourd’hui. De plus, il tint compte des caractéristiques géologiques de la région. À l’ouest, le sol provenait d’une formation marine composée de limons lœssiques, de sables lessivés et relativement acides, localement appelés « Boulbènes ». À l’est, le sol devenait progressivement plus argileux et calcaire, qualifié de « La Molasse ».
Le territoire fut officiellement délimité par décret en 1909, avec ses trois appellations distinctes. L’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) fut obtenue en 1936, tandis que la mention « Blanche Armagnac » ne fut reconnue qu’en 2005. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, le Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac prit en charge la promotion de cette précieuse eau-de-vie. Cette initiative ouvrit la voie à des exportations dans plusieurs pays à travers le monde et donna une dimension internationale à ce spiritueux.
Aujourd’hui, l’Armagnac continue de séduire les amateurs du monde entier. Sa fabrication allie tradition et authenticité, préservant ainsi l’essence même de cette eau-de-vie emblématique. Des fûts de chêne aux bouteilles étiquetées avec soin, chaque étape du processus de production reflète l’héritage et le savoir-faire des artisans gascons.
En dégustant un verre d’Armagnac, nous honorons non seulement cette longue tradition, mais nous célébrons aussi la résilience, la passion et le dévouement de ceux qui ont façonné cette boisson exceptionnelle au fil des siècles. Chaque découverte d’armagnac est une invitation à voyager à travers le temps, à explorer l’histoire et à savourer l’âme profonde de l’Armagnac, ce trésor liquide qui transcende les époques