Définition du Cognac
Le Cognac représente une eau-de-vie issue du vin, fabriquée en France au sein d’une AOC bien définie, focalisée autour de Cognac. Cette zone englobe une vaste partie de la Charente, presque toute la Charente-Maritime, et quelques zones en Dordogne et dans les Deux-Sèvres. Afin d’être qualifiée de « cognac », cette eau-de-vie doit respecter des normes et des procédés de production et de vieillissement stricts. L’appellation Cognac est protégée et est soumise à des règles bien définies pour garantir sa qualité et son authenticité. Concernant l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), elle est garant d’un terroir, de méthodes et d’une implantation géographique bien spécifique afin de défendre le produit en question.
Ainsi il est possible de produire du Cognac uniquement au sein de l’appellation. Une eau de vie de vin avec les mêmes procédés que le cognac ne pourra pas être appelée cognac si elle n’est pas ancrée dans l’AOC, on parle alors de Brandy. Vous l’aurez compris, le cognac n’est pas qu’une simple eau de vie, il s’inscrit dans des règles d’élaboration strictes et encadrées par un cahier des charges, garant des caractéristiques qui font l’originalité et la typicité du produit. Le respect de cette AOC est assuré par le bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC). Le BNIC à donc pour rôle d’encadrer et de mettre en avant le Cognac tout en se portant garant de l’AOC. Seul le BNIC est autorisé à modifier l’AOC. Le cahier des charges de l’appellation « Cognac » ou « Eau-de-vie de Cognac », élaboré par l’ODG Cognac est homologué par le décret n° 2015-10 du 7 janvier 2015.
L’histoire du Cognac
L’incroyable saga du Cognac remonte au XVIe siècle, initiée par l’influence des Hollandais. Ces navigateurs fréquentaient assidûment Cognac depuis le XIe siècle pour acquérir du sel, puis du vin. Toutefois, ils constatèrent que le vin, une fois arrivé en Hollande, se détériorait rapidement. Pour remédier à cette situation, les Hollandais décidèrent de le distiller dans leur pays. Par la suite, ils optèrent pour la distillation des vins du cognaçais directement dans la région, afin de réduire les coûts de transport. Une anecdote charmante : tous les alambics en France, installés par les Hollandais, devaient être fabriqués en cuivre d’Amsterdam. Ce processus donna naissance à ce qui était alors appelé « brandwijn ».
Un siècle plus tard, l’innovation majeure de la double-distillation émergea, offrant un produit plus concentré et résistant à l’altération. Les Français commencèrent alors à modifier les alambics originaux et à maîtriser cette technique, devenant par la suite les principaux artisans de cette précieuse eau-de-vie.
Les premières maisons de négoce, à l’instar de la maison Augier en 1643, marquèrent le début d’une ère nouvelle pour le Cognac. De nouveaux marchés, notamment en Amérique, ouvrirent des horizons prometteurs. Le XIXe siècle devint une période d’essor, expédiant 478 000 hl en 1879, contre seulement 36 000 hl 80 ans plus tôt. Cependant, cette ère dorée fut abruptement interrompue par l’arrivée du Phylloxéra vastatrix en 1875, ravageant la majeure partie des vignes. Les Français s’attelèrent alors à la reconstruction des vignobles à partir de pieds américains plus résistants, transformant le paysage viticole. Finalement, le cépage Ugni Blanc remplaça pratiquement tous les cépages traditionnels. Peu après, une zone géographique de production du vin cognaçais fut définie en 1909, et en 1936, le cognac obtint l’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée), scellant ainsi sa qualité et son authenticité.
Historiquement distribué à l’échelle internationale, environ 97% du cognac est exporté dans plus de 160 pays aujourd’hui. Entre 2018 et 2019, ce chiffre se traduisit par l’exportation de 211,1 millions de bouteilles, entraînant l’expansion de 10 000 hectares de vignobles charentais, confirmant la place prépondérante du Cognac sur la scène mondiale.
La région cognaçaise, riche en vestiges préhistoriques et gallo-romains, entame véritablement son histoire au Moyen ge avec le commerce du sel. Ce port saunier prospère devient le point de départ de l’organisation de la future cité. Cette activité commerciale évolua ensuite vers le commerce des vins, puis des eaux-de-vie, forgeant ainsi la renommée internationale de la ville.
La ville de Cognac se développa progressivement au Moyen ge, s’étendant autour du fleuve Charente et de trois quartiers principaux. La période de la Renaissance fut marquée par la reconstruction et l’embellissement de la ville, soutenus par une vie culturelle florissante. Cependant, les guerres de Religion du XVIe siècle causèrent des troubles dans la région. Le XIXe siècle, porté par le commerce du cognac, fut le témoin d’une expansion urbaine spectaculaire, multipliant la taille de la ville par six et entraînant des évolutions architecturales remarquables.
Le cognac représente un pilier essentiel de l’identité de la ville, portant en lui une tradition séculaire et des savoir-faire transmis de génération en génération. Autour de cette eau-de-vie, un écosystème industriel s’est développé, englobant la tonnellerie, la verrerie, l’imprimerie, le design-packaging, et même la création artistique. L’empreinte architecturale laissée par le commerce du cognac est remarquable, avec de nombreux hôtels particuliers et des chais, témoins de l’activité intense du cognac tout en reflétant une architecture fonctionnelle et esthétique.
Cette histoire passionnante du Cognac est un héritage précieux, mêlant tradition, innovation et influence mondiale, façonnant ainsi une identité et une renommée inégalées pour cette eau-de-vie d’exception.