À l’origine et encore aujourd’hui, le Cognac est bien généralement assemblé pour être commercialisé. L’assemblage du Cognac tient des grandes maisons qui, afin de garder une constance et une régularité dans leur gamme, assemblent par souci de consommation. En effet, le consommateur doit pouvoir retrouver le même goût dans son Cognac favori et ceux même avec le temps. C’est pourquoi l’assemblage permet de maîtriser le goût et de s’assurer d’une linéarité dans ses embouteillages. On parle par exemple des grandes maisons comme Hennessy, Martell, Courvoisier et Rémy Martin. Ces négociants souhaitent donc garantir un goût irréprochable et constant aux produits de leurs gammes. Pour ce faire, les maîtres de chai mélangent des centaines de lots d’eaux-de-vie de crus et d’âges différents.
Seul le plus jeune constituant détermine la mention légale d’âge : VS (au moins 2 ans), VSOP (4 ans), XO (10 ans) ou XXO (14 ans). Ainsi il est parfois difficile de vraiment connaître l’âge de l’assemblage car plusieurs eaux-de-vie entrent dans la composition. Mais de plus en plus, les millésimes viennent prendre une place de plus en plus importante dans les embouteillages des maisons. Bien qu’ils représentent encore une petite partie de la production totale du Cognac, les millésimes sont issus d’une seule et même année et sont non-assemblés. Ils sont l’expression même d’un terroir comme l’est un vin millésimé. Avec un millésime vous êtes garantis de connaître l’âge exact du Cognac à l’intérieur de la bouteille.
En goûtant un Cognac daté par son année de récolte, vous avez là toute une histoire qui se déroule, une année en particulier qui se dévoile au fur et à mesure que vous appréciez ce Cognac. En proposant des millésimes, les maisons de Cognac souhaitent vous partager des émotions liées à une année, un terroir et un travail en particulier, comme les faisaient les charentais qui consommaient directement de leur chai les barriques de Cognac. Généralement les millésimes sont embouteillés tel quel, sans altérations et même brut de fût, c’est-à-dire sans réduction.
Des jeunes embouteilleurs indépendants mettent en valeur les Cognacs millésimés
Cette tendance s’explique par le besoin en transparence d’un point de vue du consommateur et la recherche d’un Cognac inédit. C’est également une proposition qui est surtout à destination des connaisseurs et passionnés à la recherche d’exclusivité, de rareté et d’un jus sans modification (caramel, eau). L’aspect millésime renforce également un sentiment d’appartenance, car une personne peut ressentir des émotions en fonction d’un millésime. Que ce soit son année de naissance, ou un événement qui l’a marqué, le millésime donne une dimension d’attachement et émotionnelle forte. Des maisons comme Prunier, Vallein Tercinier, Lhéraud , ou encore Pasquet proposent des millésimes de différents crus. Des jeunes embouteilleurs indépendants se mettent également à chercher des pépites dans les maisons de Cognac, je pense à “Swell de Spirits”, “Zero Nine Spirits” et “Grape of The Art”. Leur objectif, faire découvrir des jus de qualité aux amateurs de spiritueux. Cette génération donne un engouement fort pour les millésimes auprès des passionnés à la recherche d’authenticité et de qualité. Qu’il soit embouteillé par la maison de Cognac ou par un embouteilleur indépendant, le millésime est tendance car vecteur d’histoire, de qualité et d’émotions.